Don’t look back, you’re not going that way (citation du jour)
Lancement !
Fin novembre 2017
Je pense que cette fois il est grand temps !!! Fini de tergiverser, de trouver des excuses, fini les longs dialogues avec moi-même je me lance et je décide de partager ce challenge avec ceux qui en auront envie. Après y avoir beaucoup réfléchi et pesé le pour et le contre (je ne suis toujours pas sûre car mine de rien beaucoup d'informations qui vont suivre seront assez personnelles) je me décide car je sais que l'écriture est déjà une bonne chose et surtout je crois énormément à l'importance et au pouvoir de la "communauté"(j'y reviendrai plus tard). Et cerise sur la gâteau si cela peut donner du courage à certains ou ne serait-ce que faire écho chez d'autres j'en serai très heureuse.
Je n'en suis pas à mon premier essai, ni même au deuxième, mais plus le temps passe, plus c'est compliqué et plus le constat est lourd. Je ne parle pas uniquement des kilos qui s'additionnent dangereusement mais surtout de mon état de santé général. Il y a quelques semaines, après avoir ressenti une douleur dans la cuisse droite pendant des mois, je me décide à passer radio et IRM : c'est une hernie discale. Deux de mes vertèbres sont tassées et c'est irréversible. Rien de dramatique, la hernie est petite, mais l'objectif aujourd'hui est de ne pas aggraver la situation et d'atténuer ou même de faire disparaître la douleur. Et je prends ça comme une alerte. Je profite d'ailleurs de ce post pour remercier le Professeur Pellissier de l'hôpital de Nîmes pour son accueil, sa bonne humeur et pour le fait de ne pas avoir tourné autour du pot, d'avoir été franc sans pour autant émettre de jugement (mon surpoids n'aide en rien l'état de mon dos). Et pour être resté si optimiste et positif. C'est d'ailleurs le cas pour toute l'équipe du service de rééducation fonctionnelle rencontrée en mars 2018 mais un article y sera consacré plus tard.
En matière de régime - je déteste ce mot - je ne dirais pas que j'ai tout essayé mais presque. Je peux dire qu'il m'est arrivé de m'affamer au point de me sentir très faible. Quoi que j'ai pu expérimenter, tout a toujours très bien fonctionné ... dans un sens comme dans l'autre. Quand je faisais attention à mon alimentation je perdais du poids très vite et inversement.
Et évidemment plus les années passent et plus mon poids m'inquiète. Il ne s'agit plus uniquement que d'une question d'esthétisme mais ma santé est en jeu. Le médecin de l'hôpital me l'a d'ailleurs rappelé, selon mon IMC je suis en obésité sévère. Juste à la limite mais quand même! Et de toute façon, avant c'est "obésité modérée" donc c'est dit je suis obèse. Et pourtant je n'arrive pas à me me ranger dans cette catégorie. D'ailleurs mon souci est que je me vois toujours plus mince que je ne le suis en réalité alors c'est toujours un choc quand je me vois en photo (ce qui est très rare) et quand je croise mon reflet dans le miroir au cours de yoga.
Jamais je n'aurais pu imaginer en arriver là et ce qui me fait le plus peur c'est que je suis persuadée que je pourrais aller encore plus loin. Quand on est boulimique comme moi et addict à la junk food on ne sait pas quand et comment on va pouvoir s'arrêter. Je n'ai jamais pris de drogues mais j'imagine très bien ce qu'un accro peut ressentir. Car je le suis aussi ! Je suis une droguée de la nourriture (ça fonctionne aussi avec les alcooliques, c'est pareil). J'entends souvent les gens se demander pourquoi je n'y mets pas un terme et pourquoi ma volonté ne suffit-elle pas si j'ai vraiment envie d'en finir avec ces problèmes ?
Quand on veut on peut non ?
Ce serait super en effet. Et si c'était si simple je pèserais 55kg et je serais en pleine forme. Mais c'est loin d'être le cas et je me suis souvent posée ces mêmes questions. Pourquoi je ne parviens pas à stabiliser mon poids ? Qu'est-ce qui fait qu'à un moment je me réfugie dans des habitudes alimentaires malsaines ? Pourquoi la nourriture a-t'elle autant un rôle de récompense et/ou de réconfort? Pourquoi je m'inflige ça ? Quelque-chose de plus fort que moi prendrait-il le contrôle ?
Je n'ai pas de réponse et pourtant j'ai cherché !!! Il y a certainement beaucoup d'explications. Pourquoi est-ce si difficile d'arrêter de fumer, de boire etc ? C'est le même phénomène et c'est ce qui est vicieux avec les addictions.
Récemment je suis tombée sur une photo de Dana Falsetti (prof de yoga américaine qui m'inspire beaucoup) accompagnée de ces quelques mots : "Les troubles alimentaires ne sont pas un choix de notre part et ils ne sont pas là car nous manquons de volonté. Ils sont le résultat d'impacts biologiques, environnementaux et psychologiques".
Aujourd'hui je n'ai plus envie de chercher pourquoi je mange de cette manière et pourquoi je me détruis comme je le fais. J'ai surtout besoin d'agir, de prendre soin de mon corps et de ma santé. Certains diront que ce n'est pas la solution et qu'il est important d'aller creuser en profondeur (déjà fait à plusieurs reprises). J'ai depuis longtemps quelques clés, des indices, des pistes mais je ne vois plus ce que je peux en faire et pour moi la question n'est plus là.
Pour qu'il n'y ait aucune ambiguité à ce sujet, j'ai toujours trouvé très positif mes rendez-vous chez les divers praticiens que j'ai pu rencontrer au fil des années et j'ai toujours été très curieuse d'essayer telle ou telle approche mais ça ne m'a jamais mené à un résultat probant. Je crois beaucoup aux bienfaits de la parole et de l'échange mais je considère que j'ai tout dit et que je suis allée au bout de ces démarches.
Je sais que ces méthodes fonctionnent et j'en suis ravie mais en ce qui me concerne je ne veux plus perdre mon temps. Toutefois, quelque chose me dit que j'y reviendrai peut-être plus tard, mais on verra bien. Là j'ai besoin de concret et de me fier à mon intuition.
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Comment ? Pourquoi ?
Enfant j'avais un poids tout à fait normal. Les problèmes ont commencé un peu avant la vingtaine. Je me trouvais trop grosse (franchement n'importe quoi!). Je suis ensuite partie un an aux Etats-Unis où j'étais fille au pair et j'ai développé une grande passion pour les toasts au beurre de cacahuètes et à la confiture de framboises (entre autre). J'ai pris beaucoup de poids, bien entendu. L'année 2000 marque mon vrai 1er grand changement physique. Je ne me reconnaissais pas. Pourtant j'en étais qu'au début !
Je suis rentrée en France et ai repris une alimentation plus normale, je me suis installée dans mon premier appartement, ai rencontré Edouard peu de temps après et les choses sont rentrées dans l'ordre assez naturellement. Je me sentais bien, mon poids était de nouveau dans la "norme" même si je continuais de me trouver trop grosse.
Notre départ de Nantes et notre arrivée à Nîmes ont été de nouveaux éléments déclencheurs concernant ma mauvaise alimentation. On se lançait dans l'ouverture de notre boutique, tout était nouveau, on était jeunes et j'ai eu du mal à prendre mes marques. Je ne me sentais sans doute pas complètement à ma place et j'ai trouvé refuge dans la nourriture. La période yo-yo a vraiment débuté. Je n'ai plus jamais eu un poids stable depuis.
J'ai essayé beaucoup de choses plus ou moins intelligentes puis je suis allée aux réunions Weight Watchers. Pour moi le mieux en matière de régime car on est moins dans la privation. Mais là encore je ne parvenais pas à trouver un équilibre. Ce n'est pas ce qui me correspondait.
L'année de notre mariage est arrivée. J'ai perdu du poids, je ne sais comment, mais je me rappelle avoir été assez fatiguée et mon ventre criait famine. Mais j'étais contente, je me trouvais pas trop mal sur les photos !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Il ne m'a pas fallu longtemps pour regrossir. L'affaire de quelques semaines. Le problème des régimes "débiles".
Ça a été la dégringolade malgré une ou deux périodes où j'ai réussi à retrouver un rythme sain mais ça n'a jamais duré longtemps (4 mois maximum).
Et voilà le résultat !
À présent, je suis perdue. En colère contre moi. J'ai une opinion médiocre de moi-même. Je me sens nulle, perpétuellement déçue par mes échecs à répétition et de ne pas parvenir à trouver une solution sur le long terme. J'ai honte. Je suis épuisée et léthargique parce-que je mange mal et que je ne donne pas ce qu'il faut à mon organisme pour qu'il puisse fonctionner convenablement. J'ai souvent mal à la tête et suis constamment de mauvaise humeur. Je perds toute envie de faire les choses car je n'ai pas d'énergie. Certains jours, il m'est difficile de sortir de la maison. J'ai peur de la suite. Je ne veux pas qu'on me voit comme ça. Je voudrais me cacher et qu'on me laisse tranquille. Je ne veux pas qu'on me prenne en photo. Quand je suis obligée de voir du monde, je fais bonne figure mais rien que le fait de m'habiller est une torture. Mon dressing est rempli de vêtements qui ne me vont plus. Je ne sais pas quelle taille je fais et je ne veux pas le savoir. Ne pas voir la réalité en face. Fuir plutôt qu'affronter parce-que c'est trop moche. Je pense toujours que les gens vont me regarder bizarrement ou ne pourront s'empêcher de faire des commentaires (ce qui est arrivé un peu trop souvent à mon goût). Ça ne devrait pas m'atteindre mais comment faire autrement quand on se sent si mal dans son corps ? Le jugement des autres c'est terrible, quels qu'ils soient.
Toutefois, la plus sévère c'est bien moi-même. Je suis capable d'utiliser des mots horribles pour me définir, des mots qui me font pleurer.
Le pire c'est quand je tombe par hasard sur des photos de moi comme celles prises lors d'un week-end avec des amis. Je suis horrifiée. Une fois de plus, je ne m’y attends pas. Ce n’est pas moi c’est pas possible. Je ne ressemble pas à ça. Les gens me disent que je suis belle mais ils doivent mentir. Parce-que moi je vois juste une grosse toute déformée.
Heureusement j'ai une très bonne amie qui m'a dit un jour "Ton poids n'est pas ce qui te définit. Quand on te regarde ce n'est pas le poids que tu fais qu'on voit mais TOI". J'aimerais que plus de personnes pensent comme elle y compris moi. Encore merci Mimi !
Mais toutes ces lamentations ne me ressemblent pas et je pense que c'est à chaque fois ce qui me "sauve". Je suis trop optimiste pour rester dans cette situation.
On me demande parfois s'il ne me serait pas juste possible d'accepter la situation et vivre comme ça avec ce poids. Je vois bien qu'il y a des gens qui s'assument comme ils sont et je suis tellement admirative.
Mais je pense franchement que même en faisant abstraction de l'apparence physique et de tout ce qui va avec, ce n'est pas bon de rester avec ces nombreux kilos en trop (je ne parle évidemment pas de kilos superflus, de toute façon je ne sais pas ce que c'est, je joue dans une autre catégorie). La preuve en est avec cette hernie et l'état dans lequel je suis régulièrement .
De plus, j'ai sans arrêt cette impression de ne pas avoir un corps en adéquation avec qui je suis vraiment. Ça ne reflète pas ma personnalité. Il y a un trop grand décalage.
J'éprouve donc toujours le besoin de m’expliquer, de dire que cette "enveloppe" n’est pas celle que j’aimerais avoir. Que c’est plus fort que moi et que ce n’est pas comme ça que je me vois.
Je suis à bout mais je ne peux pas abandonner. Être comme ça dans ce corps m’est insupportable et douloureux (physiquement et moralement) donc je ne suis pas résignée à laisser tomber.
Parce-qu'en dépit de tout ce que je viens de dire, je m'aime bien ;-)
Alors c'est parti. Je me lance ce "Health Challenge". Je ne sais pas où tout ça va me mener. Le plus loin possible j'espère.
J'ai déjà fait tant de tentatives que je ne veux pas m'avancer. Je n'ai d'ailleurs aucune certitude à part celle qu'il faut que je me "bouge les fesses" et que je me sorte de là. J'ai envie de tester de nouvelles choses, une nouvelle approche dont je parlerai lors du prochain article. Et malgré tout, continuer de chercher des solutions car il y en a c'est certain.
Surtout continuer d'apprendre et d'être curieuse ..... et finir par accepter celle que je suis, bourrelets ou pas, avec ou sans cellulite, en fin de compte c'est toujours moi !!!
Evidemment, je suis à la fois inquiète et excitée mais après avoir vu le très bon documentaire Fat Sick and Nearly Dead de Joe Cross, je suis persuadée du bien fondé du partage et du pouvoir de la communauté.
J'ai certainement oublié des éléments plus ou moins importants dans ce 1er article mais c'est finalement très bien comme ça. Comme la recherche de la "perfection" est un des aspects de cette maladie et que ça amène plutôt à ne rien faire du tout plutôt que quelque-chose d'imparfait, je me réjouis donc de poster cet article dans toute son imperfection ;-)
« Give up being perfect, be authentic». Hal Elrod
N'hésitez pas à me laisser vos commentaires, vos témoignages ou à m'envoyer des mails à creacosta@hotmail.fr, je me ferai un plaisir de les lire et d'y répondre. Ces articles sont surtout là pour ça. Et si vous avez envie de vous lancer avec moi j'en serai vraiment heureuse ;-)
